Sous le premier Empire, les établissements d'Etat se regroupent à Bourges : académie d'Université, Cour de Justice, commandement militaire de la région ; un vaste archevêché est rétabli.
Les anciens monuments sont réutilisés : la Justice s'installe dans l'hôtel Jacques Coeur, la mairie dans l'hôtel contigu, la gendarmerie occupe l'hôtel Cujas et la caserne le grand séminaire.
Bourges affirme sa volonté d'équipements modernes et assume son rôle de marché agricole en faisant construire la Halle-aux-Blé dans les années 1832-36.
Le canal de Berry était un vieux rêve : si le tracé a été défini en 1822, la mise en circulation ne date que de 1843.
L 'arrivée du chemin de fer
Après quelques polémiques sur son emplacement, la gare est construite en 1851 au nord de la ville près de l'hôpital général ; ainsi se développe le nouveau quartier du faubourg Taillegrain.
Un quartier ouvrier pour l'usine de Mazières
Après l'échec des Forges et Fonderies de Bourges, l'usine de Mazières est créée en 1846 par le marquis de Vogüe. Sa fonte moulée et sa fonte d'art destinées à la construction industrielle feront sa réputation à travers le monde : charpentes, colonnes et marquises pour des gares, à Vienne, à Marseille ; pour des marchés couverts à Paris (halles de Baltard), à Pernambouc au Brésil et... à Bourges (halles Saint-Bonnet).
Le quartier de Mazières aux maisons en bandes sur la rue, souvent jumelées, est une petite cité ouvrière.
Un projet haussmannien
La grande percée dans l'axe de la cathédrale, dessinée par l'architecte Jullien, n'est qu'en partie réalisée : seule la rue Napoléon III (actuel boulevard de Strasbourg) sera ouverte à la fin du siècle.
L'idée de regrouper au centre de la France, (loin des frontières) les usines d'armement, a fait son chemin... jusqu'à Bourges : la ville est finalement choisie en 1860.
Sur le plateau à l'est de la ville s'implantent la Fonderie de canons (1866), l'arsenal, la Direction de l'Artillerie et l'Ecole de Pyrotechnie. Un champ de tir de 282 hectares complète cet ensemble militaire qui marque la ville jusqu'à nos jours et ne cessera de s'agrandir.
Du théâtre municipal au château d'eau
A la fin de la municipalité Planchat en 1866, la population de Bourges a doublé et atteint 30 000 habitants. Cette croissance démographique justifiait la création d'équipements collectifs.
Si les abattoirs construits en 1864 près de la Halle-aux-Blés ont disparu en 1981, la ville conserve encore son théâtre municipal et un château d'eau de style néo-Louis XIII.
Les grands axes de liaison
A partir de 1878, le maire Eugène Brisson lance un vaste programme de voirie : la ville est ceinturée de boulevards qui suivent le tracé de l'enceinte médiévale, puis de grandes voies sont ouvertes pour relier entre eux les nouveaux quartiers, militaire, industriel et ouvrier, ainsi que la gare.
1885-1914 : des écoles et des équipements collectifs
Dans la suite des grands travaux, la municipalité mène une politique d'implantation de groupes scolaires dans les nouveaux quartiers.
L'église des Carmes, place Cujas, est démolie pour édifier en 1882 une Ecole Nationale des Arts appliqués à l'Industrie, ce bâtiment de style éclectique sera lui-même détruit en 1976.
Le marché couvert de la place Saint-Bonnet est construit en 1886 sur le modèle des halles de Paris avec la fonte moulée de l'usine de Mazières ; la gendarmerie, la prison du Bordiot, l'asile de Beauregard et plus tard la Chambre de Commerce et la poste (édifices néo-gothique) viendront compléter ces équipements collectifs.
Bourges Belle Epoque : la rue Moyenne
Depuis 1853 la rue Moyenne, artère principale du centre-ville, faisait l'objet de percements et d'alignements, la suppression des derniers immeubles du square Victor-Hugo vers 1898 l'ouvre enfin vers la place Séraucourt et une ligne de tramway l'emprunte alors.
En 1901, Bourges compte 46 500 habitants, le commerce est florissant rue Moyenne : grands magasins, immeubles de rapport, boutique "art nouveau" comme les Forestines, et banques.
Le XXe siècle : patrimoine et modernité