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Numérisation 3D des monuments historiques de Bourges

LA 3D AU SERVICE DU PATRIMOINE

L’une des possibilités désormais offertes par les technologies numériques, est de réaliser des relevés 3D de haute précision des bâtiments. Par ce moyen, nous obtenons une image extrêmement précise (de l’ordre du mm) du bâti et des éléments sculptés.
Dans ce but, la campagne de relevé 3D qui sera effectuée début novembre 2021 sur quatre bâtiments de la ville de Bourges s’intéressera plus particulièrement à des éléments sculptés (portes sculptées de l’Hôtel Lallemant, porte de l’Hôtel Dieu, statues de l’Hôtel des Echevins/Musée Estève, façade de la maison de la Reine Blanche rue Gambon).

Cette méthode de relevé constitue autant un moyen d’archivage de l’authentique qu’une documentation en aide à une future restauration.

QUATRE MONUMENTS CONCERNÉS

Ainsi, les 2 et 3 novembre, la Société Real Catcher interviendra sur ces quatre monuments. Durant le mois de novembre, la statue de l’ange de l’Hôtel des Echevins/Musée Estève sera déposée par un conservateur/restaurateur.

Hôtel des Echevins/Musée Estève

Située au 13 rue Edouard Branly, il accueille le musée Estève depuis 1987. Il est classé au titre des Monuments Historiques (arrêté du 12 juillet 1886). Son édification découle de l’incendie dit de la Madeleine (22 juillet 1487) qui a dévasté une grande partie de l’espace urbain. La municipalité de la ville, alors installée dans le prieuré de Notre-Dame-de-la-Comtale (actuelle Ecole des Beaux-Arts dans la même rue) et dépossédée de son lieu de réunion par la catastrophe, fait l’acquisition de parcelles plus à l’est pour y établir son lieu de pouvoir, l’Hôtel des Echevins. L’espace est idéalement situé entre la rue de Paradis (actuelle rue Edouard Branly) et le rempart tardo-antique, et domine en ce sens une partie de la ville, de la même façon que le palais ducal, le palais de Jacques Coeur ou l’Hôtel Lallemant qui s’assoient également sur le rempart du IVe s. ap. J.-C. Le bâtiment principal, situé en fond de parcelle, est ainsi construit entre 1488 et 1493. L’Hôtel des Echevins est complété, en 1525-1526, par la construction d’une tour à poudre à l’angle sud-ouest de la parcelle et destinée à stocker les armes et munitions nécessaires à la défense de la ville. En 1624, une galerie d’apparat est construite entre la tour de défense et le corps principal de l’hôtel.
Le décor extérieur de l’Hôtel des Echevins prend place principalement sur la tour d’escalier, accolé au corps de bâtiment de la fin du XVe s. La statue du registre inférieur encore en place est en mauvais état et devra être déposée prochainement, après 3D. Deux autres statues, issus de la même tour, sont déposées et visibles dans des vitrines du musée Estève.

Hôtel Lallemant

Edifié à la charnière des XVe et XVIe s., l’hôtel de la riche famille bourgeoise Lallemant est un autre exemple de la première renaissance française. L’achat successif de différents terrains durant le dernier tiers du XVe s. aboutit à une longue parcelle, à cheval sur le rempart antique et réunissant la ville basse commerçante (rue Bourbonnoux) à la ville haute des élites (rue Lallemant). La construction s’opère vraisemblablement entre 1497 et 1507 : les décors sont riches et mélangent des influences italiennes, flamandes et françaises.
Restaurés en 1996, certains éléments sculptés semblent souffrir et, par précaution, on souhaite en faire un relevé numérique 3D d’archivage. Il s’agira ici plus particulièrement du registre sculpté de la porte située dans la cour basse, de son pendant sur la cour haute, de la porte sculptée donnant sur l’actuel bâtiment d’accueil et du registre de la tourelle circulaire d’escalier du même corps de logis.

Hôtel Dieu

Le premier Hôtel Dieu de la ville de Bourges se situe au chevet de la cathédrale. Jugé vétuste, il est déplacé par l’archevêché rue Gambon avec la construction d’un nouvel édifice entre 1509/1510 et 1527. Ce grand bâtiment avec pignon donnant sur la rue Gambon se compose alors d’une chapelle, d’une grande salle des malades et d’une cuisine. En 1628 et 1637, deux ailes sont construites en retour. Le décor extérieur et l’architecture intérieure semblent hérités du style gothique. Le portail sculpté, que l’on souhaite faire numériser, donne directement sur la rue Gambon. Il est également du XVIe s., mais affiche un style Renaissance composé d’un encadrement classique de deux pilastres à fûts plats finement sculptés (avec représentation des instruments de la Passion du Christ). Ce fin relief s’altère rapidement et un archivage numérique 3D est souhaité (jusqu’à la niche à l’ouest).

Maison de la Reine Blanche

Maison à pan de bois reconstruite durant les années 1490, après l’incendie de la Madeleine (22 juillet 1487). Elle est attribuée à la famille de Sauzay, bourgeois anoblis et dont un des membres est échevin à la fin du XVe s. Elle se distingue de ses semblables par l’abondance et la qualité du décor sculpté. Les chapiteaux historiés sont uniques à Bourges et rares en France. Le bâtiment est visiblement tronqué d’un étage. Son état actuel, mauvais, nécessite par précaution un relevé 3D de l’ensemble de la façade.




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